mercredi 24 juillet 2013

Interventions à venir sur "La Nature en bord de chemin"

25 août à partir de 7 h du matin dans "Vos animaux" sur RMC Infos
Dans "Les animaux de la 8" le 29 septembre
Article dans "Ouest France" un dimanche (non précisé)

Voir aussi ce reportage avec Pascal Dhuicq, audionaturaliste

Pour commander le livre à l'ASPAS et soutenir l'association :
http://www.aspas-nature.org/agir/a-savoir/la-nature-en-bord-de-chemin/

Et un petit tour dans le bocage de la France sauvage
La campagne à travers les saisons, en compagnie du renard, de la buse et du bourdon :
http://www.youtube.com/watch?v=JHKla-gh8fE

samedi 20 juillet 2013

Massacres de requins à la Réunion : une histoire de gros sous, comme d'hab...

La mort tragique d'une jeune touriste, le lundi 15 juillet à la Réunion, a provoqué des réactions totalement irrationnelles contre les requins, contre la réserve naturelle et contre la protection de la nature en général, occultant les causes réelles de l'accident : des histoires de gros sous, comme d'habitude, pour ne pas dire de corruption. Enquête en eaux troubles...

Tous les scientifiques l'affirment : une "infestation" de requins est biologiquement impossible, pas plus qu'une savane ne peut être "infestée" de lions, car les prédateurs sont régulés par le nombre de leurs proies. Présents depuis 450 millions d'années, les squales sont les points d'équilibre des écosystèmes marins et les garants de la biodiversité. S'ils aimaient la chair humaine, nous n'aurions jamais pu mettre un seul orteil dans la mer...

Pourtant, depuis 2011, la Réunion déplore 4 décès et 2 mutilés suite à des attaques de squales. Notons que ces accidents ont tous eu lieu en eaux troubles, donc en conditions risquées. L'Etat a mis en place un programme de recherches, CHARC, pour comprendre le phénomène. Mais les études demandent du temps, et quand il y a mort d'homme, les esprits s'échauffent et la raison se tait...

La FFS (Fédération française de surf) demande l'extermination immédiate des requins "en surnombre". La FFS est minoritaire chez les surfeurs, non légitime pour parler en leur nom, et très éloignée de l'esprit du surf, qui demande le respect des océans et de leurs habitants. Elle a déjà réclamé et obtenu l'abattage de requins, et contrairement à ce qu'elle a prétendu, cela n'a rien changé (l'expérience d'autres pays, tel Hawaii qui a chassé le requin pendant 31 ans sans résultat, serait pourtant digne d'être entendue).

Les chasseurs et les pêcheurs exigeant aujourd'hui des expéditions punitives contre les requins se sont vus privés de leur "terrain de jeu" avec la création de la réserve naturelle, et cherchent encore par tous les moyens à en annuler les contraintes. Quitte à prétendre que les scientifiques n'y connaissent rien et chassent les subventions, et que les écologistes sont de dangereux extrémistes néo nazis détestant les humains. Les conseillers scientifiques sont bénévoles et les écologistes défendent l'avenir de l'humanité, mais "Les cons osent tout, c'est à ça qu'on les reconnaît", disait Audiard...

Or, l'association Sea Shepherd rappelle que le programme CHARC ne mentionne aucune surpopulation numéraire de requins. Les requins des récifs ont disparu à cause de la dégradation du milieu, mais les requins bouledogues, qui comptent parmi les espèces potentiellement dangereuses, sont apparus. La multiplication des amateurs de pêche, et des déchets de poissons qui en résultent, est une des explications de la présence de ces nouveaux prédateurs amateurs d'eaux polluées

La réserve naturelle n'est pas un "garde-manger" à requins, sa mise en place est trop récente et le milieu reste très dégradé. Les requins bouledogues ne s'installent pas dans les récifs coralliens en bonne santé. C'est la pêche sous-marine qui est responsable de la dégradation de l'écosystème et de la présence nouvelle de ces requins si près de la côte. Dès les années 1970, le conseiller scientifique Roland Troadec l'affirmait déjà et s'en inquiétait, mais les lobbies sont puissants et la mauvaise foi infatigable. Les autorités connaissaient le problème des requins, mais ne voulaient pas que cela se sache (voir dernier lien ci-dessous).

Ce que les autorités ne disent pas non plus, et qui est au cœur du problème, c'est la responsabilité des abattoirs dans la présence des requins. Pour faire des économies, les industriels jettent les carcasses à l'eau. Ceux qui font ces calculs financiers sont les plus directement responsables de la mort des surfeurs et des touristes, et il serait temps que les Réunionnais sachent la vérité. Voir cette enquête sur place diffusée par Outremer le mag : http://outremerlemag.fr/index.php/societe/780-le-requin-a-tue-certes-mais-dites-la-verite-aux-reunionnais

Enfin, il est clair que les enjeux sont d'abord mercantiles et politiques. Maire de la commune de Saint-Leu et député, Thierry Robert est un anti-requin primaire ainsi qu'un anti-écologiste notoire. Coutumier des arrêtés municipaux illégaux, il est responsable d'une urbanisation massive qui s'est affranchie des contraintes environnementales. C'est à lui que l'on doit les problèmes de ruissellement et les coulées de boue de 2012. Mais protéger ses ambitions et ses intérêts personnels semble bien plus important que de préserver le patrimoine naturel réunionnais. La mise à mort de la réserve lui permettrait de faire diversion tout en fidélisant les pêcheurs et les surfeurs, et continuer ses plans d'urbanisme sauvage. Les requins sont bien raisonnables comparés à un tel appétit...


Il y a une faute, mais le message est bon...
Voir aussi :


dimanche 7 juillet 2013

"La France sauvage" sur You tube

Disponibles pour tous, les dix épisodes de "La France sauvage" sont désormais visibles sur Internet, et tant pis pour les droits d'auteur. Prêts pour une balade en mer ? Voici les liens pour la Bretagne et pour la Méditerranée :



mercredi 3 juillet 2013

Un nouveau ministre antinature ?


Philippe Martin s’est fait remarquer sur les gaz de schiste, certes, mais aussi sur la biodiversité ou la tauromachie, ce dont on parle moins. Les chasseurs se frottent les mains, les biologistes et les naturalistes n’y trouvent aucun espoir d’amélioration. Sur le terrain, les massacres continuent.
Dans les Bouches-du-Rhône, sur l'aéroport de Marseille-Provence, pas moins de 38 outardes canepetières sont abattues pour raison de sécurité vis-à-vis des avions, sans autre procédure, ni tentative de capture et déplacement (ce sont des oiseaux rares et protégés, élevés à grand frais en captivité pour repeupler nos régions). Le plan loup (autre espèce protégée) commence son élimination de 24 animaux par une femelle ayant probablement cinq louveteaux, ce que l’administration tarde à avouer, malgré ses promesses de transparence. Le préfet de Haute-Savoie entend flinguer TOUS les bouquetins du massif du Grand Bornand, soit quelque 350 bêtes, sous prétexte de brucellose, qui pourrait se transmettre aux vaches fournisseuses de reblochon. Projet aussi stupide que disproportionné, car s’il est exécuté nos vaillants chasseurs n’auront jamais tous les bouquetins, ils vont les disperser et contaminer d’autres massifs.
Bref, depuis quelques années les antinature sentent qu’ils ont tous les droits, et ils ne se privent pas d’en profiter. Menaces des pêcheurs contre quelques phoques (un veau-marin a même été tué à l’arme blanche par l’un d’eux), des éleveurs contre tout ce qui porte des canines, promettant d’abattre tous les ours, ayant déjà éliminé les lynx des Vosges dans l’indifférence de l’Etat. Passons sur les pièges tuants, la vènerie sous terre et autres pratiques aussi violentes qu’injustifiées.
Voici maintenant un ministre qui s’est clairement positionné en faveur de la chasse et de la tauromachie, mais pas sur la protection de la nature et des animaux. Il avait déjà demandé un prolongement de la période de chasse dans les Pyrénées, pour cause de « catastrophe naturelle aux activités cynégétiques », afin d’éviter des pullulations de sangliers et autres « nuisibles »… Mmmmm, encore du haut niveau scientifique. Les chasseurs ne s’y sont pas trompés, voici ce que l'on trouve sur la page Facebook de « Plaisirs de la chasse » :
Un nouveau ministre plus proche de nous
Philippe Martin, en tant que député du Gers (PS) était secrétaire du groupe chasse et territoire à l'Assemblée nationale avant d'accepter, tout à l'heure, le portefeuille de ministre de l'Écologie, en remplacement de Delphine Batho, limogée. Favorable à la tauromachie, ayant appelé au boycott des vins californiens pour protester contre l'entrée en vigueur d...'une loi californienne interdisant la vente de foie gras, Philippe Martin ne s'est toutefois jamais fait remarquer lors des débats sur la chasse à l'Assemblée nationale.
Dans son département, dont il est président du conseil général, il ne néglige pas ses relations avec la Fédération des chasseurs. « Moins de chasseurs c'est aussi le risque d'une perte d'influence du monde rural pour les décisions qui le concernent », déplorait-il l'an passé, lors de l'assemblée générale des chasseurs gersois.
Comparé à Delphine Batho qui n'avait aucune sensibilité particulière à la chasse, Philippe Martin serait « davantage à l'écoute » indique un de ses proches.
Conclusion : de toute évidence, les protecteurs de la nature ont encore de « beaux jours » devant eux. Non pas pour faire des choses positives, œuvrer réellement pour une nature plus riche, mais juste pour contrer les destructions de notre faune, qui ont encore et toujours la bénédiction de l’Etat.

Cet article publié sur le site des JNE a été cité sur LCI (LCI est à vous) le 6 juillet, sans doute parce qu'il parle de politique, espérons aussi parce qu'il évoque la nature. Espérons...


Un autre point de vue, celui de Fabrice Nicolino :