mercredi 3 juillet 2013

Un nouveau ministre antinature ?


Philippe Martin s’est fait remarquer sur les gaz de schiste, certes, mais aussi sur la biodiversité ou la tauromachie, ce dont on parle moins. Les chasseurs se frottent les mains, les biologistes et les naturalistes n’y trouvent aucun espoir d’amélioration. Sur le terrain, les massacres continuent.
Dans les Bouches-du-Rhône, sur l'aéroport de Marseille-Provence, pas moins de 38 outardes canepetières sont abattues pour raison de sécurité vis-à-vis des avions, sans autre procédure, ni tentative de capture et déplacement (ce sont des oiseaux rares et protégés, élevés à grand frais en captivité pour repeupler nos régions). Le plan loup (autre espèce protégée) commence son élimination de 24 animaux par une femelle ayant probablement cinq louveteaux, ce que l’administration tarde à avouer, malgré ses promesses de transparence. Le préfet de Haute-Savoie entend flinguer TOUS les bouquetins du massif du Grand Bornand, soit quelque 350 bêtes, sous prétexte de brucellose, qui pourrait se transmettre aux vaches fournisseuses de reblochon. Projet aussi stupide que disproportionné, car s’il est exécuté nos vaillants chasseurs n’auront jamais tous les bouquetins, ils vont les disperser et contaminer d’autres massifs.
Bref, depuis quelques années les antinature sentent qu’ils ont tous les droits, et ils ne se privent pas d’en profiter. Menaces des pêcheurs contre quelques phoques (un veau-marin a même été tué à l’arme blanche par l’un d’eux), des éleveurs contre tout ce qui porte des canines, promettant d’abattre tous les ours, ayant déjà éliminé les lynx des Vosges dans l’indifférence de l’Etat. Passons sur les pièges tuants, la vènerie sous terre et autres pratiques aussi violentes qu’injustifiées.
Voici maintenant un ministre qui s’est clairement positionné en faveur de la chasse et de la tauromachie, mais pas sur la protection de la nature et des animaux. Il avait déjà demandé un prolongement de la période de chasse dans les Pyrénées, pour cause de « catastrophe naturelle aux activités cynégétiques », afin d’éviter des pullulations de sangliers et autres « nuisibles »… Mmmmm, encore du haut niveau scientifique. Les chasseurs ne s’y sont pas trompés, voici ce que l'on trouve sur la page Facebook de « Plaisirs de la chasse » :
Un nouveau ministre plus proche de nous
Philippe Martin, en tant que député du Gers (PS) était secrétaire du groupe chasse et territoire à l'Assemblée nationale avant d'accepter, tout à l'heure, le portefeuille de ministre de l'Écologie, en remplacement de Delphine Batho, limogée. Favorable à la tauromachie, ayant appelé au boycott des vins californiens pour protester contre l'entrée en vigueur d...'une loi californienne interdisant la vente de foie gras, Philippe Martin ne s'est toutefois jamais fait remarquer lors des débats sur la chasse à l'Assemblée nationale.
Dans son département, dont il est président du conseil général, il ne néglige pas ses relations avec la Fédération des chasseurs. « Moins de chasseurs c'est aussi le risque d'une perte d'influence du monde rural pour les décisions qui le concernent », déplorait-il l'an passé, lors de l'assemblée générale des chasseurs gersois.
Comparé à Delphine Batho qui n'avait aucune sensibilité particulière à la chasse, Philippe Martin serait « davantage à l'écoute » indique un de ses proches.
Conclusion : de toute évidence, les protecteurs de la nature ont encore de « beaux jours » devant eux. Non pas pour faire des choses positives, œuvrer réellement pour une nature plus riche, mais juste pour contrer les destructions de notre faune, qui ont encore et toujours la bénédiction de l’Etat.

Cet article publié sur le site des JNE a été cité sur LCI (LCI est à vous) le 6 juillet, sans doute parce qu'il parle de politique, espérons aussi parce qu'il évoque la nature. Espérons...


Un autre point de vue, celui de Fabrice Nicolino :

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