samedi 17 décembre 2011

Denis Cheissoux, Marc Jolivet et Miss France


Marc Jolivet
photo DR

Denis Cheissoux m'a invité ce samedi sur France Inter dans son émission "CO2 Mon amour" en compagnie de Marc Jolivet, humoriste connu pour sa sensibilité aux enjeux de l'écologie. Ce fut en direct, et on s'est bien amusés. Bon client, le Jolivet ! Du rire, de l'émotion, de la vraie... Il m'a engagé comme parrain de son association "Rire pour la planète", ça me va ! Entre autres, nous avons parlé des richesses naturelles de nos terroirs à l'occasion de la sortie de "La France sauvage" (voir plus loin dans ce blog), mais aussi des problèmes de la chasse dans notre pays (voir aussi dans ce blog le "Livre noir de la chasse"), notamment les accidents de chasse mortels et le déterrage des blaireaux. Une barbarie sans nom, et merci à Denis de m'avoir donné l'occasion de révéler des violences de cette chasse, très pratiquée en France et si peu connue du public. Jean-marie Pelt nous a raconté l'histoire de l'aspirine, dont la substance active, l'acide salicylique, vient du saule. Toujours passionnant. "CO2 Mon amour" est à ma connaissance la seule émission de radio nationale entièrement consacrée à l'écologie. Tiens tiens, France Inter est aussi la radio qui fait le meilleur taux d'écoute le samedi après-midi...
Ma pomme avec Denis (à droite), photo Antoine Hugounet


Le botaniste Jean-Marie Pelt aux côtés de Denis Cheissoux (en rose)
photo DR


Miss France et les animaux

Delphine Wespiser n'a été ni maladroite ni choquante chez Ruquier samedi dernier. Je ne comprends même pas la polémique autour de notre Miss France 2012, qui aurait eu le culot de "comparer les humains et les animaux". Sauf pour quelques créationnistes et autres fondamentalistes, qui considèrent l'être humain comme un être à part, quasi divin, il n'y a pas de quoi s'étrangler : lorsqu'on est réellement sensible, on l'est pour les humains ET pour les animaux. En fait, Marguerite Yourcenar avait formulé EXACTEMENT les mêmes arguments en 1977 dans un message à L’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir :

« Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l’ignorance, l’indifférence, la cruauté, qui d’ailleurs ne s’exercent si souvent contre l’homme que parce qu’elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons-nous, s’il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu’il y aurait moins d’enfants martyrs s’il y avait moins d’animaux torturés… ».


Delphine Wespiser et Marguerite Yourcenar, même combat !
Photo DR


Marguerite Yourcenar a été membre des JNE
(Journalistes/écrivains pour la nature et l'écologie, voir le lien)

3 commentaires:

  1. Bravo pour votre émission, les deux Marc ! J'ai aimée la puce des glaciers, et j'ai bien ri avec Jolivet.
    Sylvie

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  2. Merci pour cette émission passionnante ! Une petite question : la puce des glaciers est-elle ce que l'on appelle aussi un tardigrade et a-t-elle les mêmes facultés ?
    Gérard

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  3. Merci ! Non, la "puce" des glaciers n'est pas un tardigrade, c'est un insecte collembole tout à fait visible à l'œil nu. Elle mesure moins de 2 mm, et elle est noire. Les grands rassemblements colorent les zones enneigées.

    Voici ce que j'écrivais sur les tardigrades dans "Calme plat chez les soles", cité par Marc Jolivet à l'antenne :

    Vus au microscope, ils ressemblent un peu à de bons gros nounours. Beaucoup ont même un petit regard de mammifère, avec leurs deux cellules visuelles placées comme des yeux. Ils ont huit pattes et non quatre, certes, mais ne chipotons pas. On les a néanmoins surnommés les « ours d’eau ». Certaines espèces de tardigrades évoluent dans les interstices des grains de sable, d’autres vivent en mer, depuis la surface jusque dans les abysses, en eau douce, ou encore dans la pellicule d’eau temporaire qui recouvre les mousses ou les lichens. Comme les ours, les tardigrades sont généralement végétariens, quelquefois carnivores. Ils marchent lentement, d’où leur nom, tiré du latin tardus = « lent », et gradi = « marcher ». Ils ont été découverts au XVIIIe siècle par l’abbé Spallanzi, un naturaliste aux méthodes parfois barbares, qui leur donna le nom de il Tardigrado à cause de la lenteur de leur démarche. Les griffes ou les ventouses des tardigrades leur permettent de circuler aussi bien autour des algues qu’entre les grains de sable. Les mâles sont rares, et chez certaines espèces on n’en a encore jamais trouvé le moindre exemplaire.
    La résistance des tardigrades est phénoménale. Une tornade peut les catapulter dans la haute atmosphère et les entraîner sans dommage dans un fantastique tour du monde. On trouve donc des tardigrades partout sur la planète, et en quantités respectables (sur les mousses, on peut en compter deux millions au mètre carré). Ces petites peluches, d’une taille comprise entre moins 0,1 à 1,2 millimètre, semblent indestructibles. Les espèces terrestres résistent à la sécheresse en sécrétant une carapace protectrice et en vivant au ralenti dans un état appelé cryptobiose. Presque entièrement vidés de leur eau, momifiés, les tardigrades se conservent alors comme de la nourriture lyophilisée. Ils peuvent attendre plusieurs années, puis revenir à la vie lorsque les conditions extérieures sont redevenues favorables. Un tardigrade a été réanimé par une goutte d’eau sur un herbier vieux de 120 ans. On en a trouvé intacts dans des glaces estimées à plus de 2000 ans, et qui sont revenus à la vie ! On peut les plonger dans l’alcool pur, dans l’éther, dans l’hélium liquide à –272°C pendant 8 heures ou dans l’air liquide à –190°C durant vingt mois, les chauffer une demi-heure à + 360°C, passer de –190 à + 150°C, les soumettre à des pressions 6 fois plus fortes que celles des abysses (600 mégapascals) ou à l’inverse les immerger dans le vide absolu, les exposer à des radiations ou à des substances toxiques (les chercheurs sont vraiment sadiques...), les tardigrades sont capables de s’en sortir, et de repartir comme si rien ne s’était passé ! Une question se pose alors : pourquoi sont-ils « suradaptés » à des conditions qui n’existent même pas sur Terre ? Autrement dit, comment ont-ils acquis des capacités que la nature, telle que nous la connaissons, ne leur a pas fait tester ? Certains pensent que ces nounours ont des origines extraterrestres. Ce qui est sûr, c’est que les tardigrades ont beaucoup de secrets à nous livrer, et que les études manquent.

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