Les nouvelles se suivent et se ressemblent : le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche vient de donner une subvention de 90 000 euros pour
construire une piste au bulldozer afin d’aller exploiter 1 000 hectares de la
forêt naturelle de la Cévenne ardéchoise
(voir http://www.parc-monts-ardeche.fr/v1/article.php3?id_article=3168
page 5). Même si la destruction de la nature n'est
pas rentable, ce n'est pas un problème : on subventionne et on casse quand
même ! Les espaces protégés ne représentent qu’environ 1% du territoire,
mais c’est déjà trop. Qui sait à quel point le concept de « Réserve
naturelle » ou de « Parc national » a été vidé de son sens
aujourd’hui en France ? Le public n’a pas le droit de cueillir une fleur dans
ces prétendus sanctuaires, mais parallèlement le pastoralisme, la sylviculture
et la chasse y sont largement invités et encouragés. Le Parc des Calanques, qui a vu le jour récemment, n’en est qu’un exemple parmi d’autres. On y
lâche du gibier d’élevage et on y chasse à la glu, procédé aussi cruel que non
sélectif, susceptible de tuer aussi des espèces protégées. Mais dans la
majorité des Réserves naturelles la chasse est déjà autorisée, généralement
pour des ongulés, voire aussi parfois pour des espèces en mauvais état de
conservation comme le tétras lyre !
Rappelons au passage que de nombreuses espèces vulnérables
et protégées ailleurs sont encore chassables dans notre beau pays, à commencer
par le grand tétras, qui a déjà totalement disparu des Alpes françaises, le
canard chipeau (que la majorité des chasseurs ne savent pas distinguer d’un
colvert), le pigeon colombin (lui aussi confondu avec d’autres espèces),
l’alouette des champs, la caille des blés et d’autres parmi les oiseaux. Côté
mammifères, la martre est encore susceptible d’être classée
« nuisible » (http://jne-asso.org/blogjne/?p=11792)
alors qu’on ne connaît pas l’état de ses populations. Mais quand bien même
serait-elle « protégée ». Parmi les espèces officiellement protégées
certaines sont soit abandonnées, comme le grand hamster, soit carrément
détruites comme le loup ! http://jne-asso.org/blogjne/?p=10998
Inutile d’espérer dans des refuges préservés des
destructions. Les documents officiels sur les missions des Parcs et des
Réserves indiquent de manière de plus en plus décomplexée l’exploitation, et de
plus en plus timidement la protection. Mais alors, où laisse-t-on la nature
sauvage en libre évolution, où s’abstient-on de l’exploiter, où la protège-t-on
réellement en France ? En gros : nulle part.
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